dimanche 23 avril 2006, par Claude Cordier
C’était si beau, des fleurs partout, les invités en costumes sobres mais somptueux. Les fleurs livrées à l’église par une société neutre qui peut écrire sur la banderole dessus les fleurs : « A ma femme et à notre mère chérie. » Y’avais pas possibilité d’écrire des notes de bas de page qui diraient tant la morte avait déprimé son aînée, raccourcit son fiston, et fit de la petite une handicapée du cœur et au final poussa son époux à l’héroïne. Nous fûmes tous dignes et sombres jusqu’à ce que le veuf se prit les pieds dans le bouquet de fleurs de la cousine détestée et glissa sur la glaise humide, terminant sa course, au fond de la fosse, face contre le cercueil de sa moitié détestée, pour un dernier baiser qui lui fut fatal.
C’était si beau, des fleurs partout, les invités en costumes sobres mais somptueux. Les fleurs livrées à l’église par une société neutre qui peut écrire sur une banderole sur le bouquet : "A mon aimée en toute sincérité". Sans prendre la peine de vérifier le niveau de sincérité. Les invités, la famille, les petits enfants déguisés en pingouins, les gamines en tournesol, tout cela pour le plus grand bonheur des payeurs. Tous si joyeux, jusqu’à ce que la mariée giffle le marié lorsque une souris, petite sœur, indiqua que le prétendant avait 3 enfants à charge. Un grand blanc auditif se fit, suivi du passage d’un ange qui murmura : Vanité des vanités tout est vanité.
Et la gamine vêtue en tournesol entonna : One of us must khnow de Bob Dylan