mardi 10 janvier 2012, par Claude Cordier
Chaque matin elle procédait méticuleusement à sa toilette. Elle parcourait d’une main ensavonnée les épaules rondes, les aisselles odorantes, les bras dodus, puis voluptueusement effleurait la poitrine tétons en alerte, caressait le ventre rebondit d’enfants passés, frottait énergiquement le dos à l’aide d’une brosse en crin, s’alanguissait sur la croupe, caressait les cuisses, s’éternisait longuement en l’entre jambe, oubliait les mollets et finissait en massage des pieds à l’aide d’un baume sableux propre à rendre la peau douce à ses plantes rugueuses.
Se relevant, elle ne vit aucun visage dans le miroir. Elle songea : la figure fut traitée hier bien plus longuement que les pieds, pommades et maquillages. Demain je me consacre aux cheveux. La femme sans corps me conviendra alors mieux.