A Arto Paasilinna (auteur finnois d’origine lapone à lire absolument)
dimanche 17 juin 2007, par Claude Cordier
Je l’ai croisé en ville devant un comptoir de bar, il buvait une soupe insipide, je lui demandais d’où viens tu ? Sa tête dans les nuages, son air absent, ses cheveux ras, son aura froide quasi inexistante. Il répondit du nord, tout au nord et du creux.
J’en avais connu des soldats revenus de nulle part, le cerveau en sang et la tête vide, les tripes dans les bottes, prêts à tout mais certains de rien.
Il doit être inclus dans mon destin de rencontrer des passeurs qui ne tracent ni ne pèsent, mais indiquent, parfois, la voie vers le soleil.
Ceux dont l’incarnation fut une erreur et qui trouvent ce qu’il faut pour abréger cette existence en aucune mesure la leur.
J’ai bien entendu, mais mal compris, le message que le vent diffusait sur les carreaux de cette fenêtre qui éclatât en mille morceaux quand la charge de l’ours et l’ours lui-même entrèrent dans ma cuisine et dans ma vie, sans dire un mot.
17/06/2007